En Israël, plusieurs lignes s’affrontent sur la suite de la guerre à Gaza et ses implications régionales

En Israël, plusieurs lignes s’affrontent sur la suite de la guerre à Gaza et ses implications régionales
Par: Actualité Posté le: Août 09, 2024 Voir: 25

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, au cimetière militaire du mont Herzl, à Jérusalem, le 4 août 2024.
Alors qu’une guerre régionale menace, il a bien fallu ramener au second plan, au moins pour un temps, les dissensions au plus haut de l’Etat hébreu. Depuis la double frappe menée sur Beyrouth et Téhéran dans la nuit du 30 juillet, Israël attend la riposte de l’Iran et du Hezbollah libanais, avec l’appui potentiel de leurs alliés de l’« axe de la résistance » (Yémen, Syrie, Irak). Il est prévisible que l’Iran tente de mettre un « coup au but » sur une cible israélienne importante, de préférence militaire, comme le résume un observateur très au fait du dossier, et que le Hezbollah, de son côté, frappe le territoire de son voisin avec missiles, roquettes et drones pendant plusieurs jours, au-delà de la zone frontalière, tâchant de saturer les défenses antiaériennes. Ceci aurait pour effet de déclencher une autre réplique, israélienne cette fois, dont la portée pourrait être d’une gravité inédite.
Dans ce contexte, comme le répète presque sur une base quotidienne le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, son pays se prépare « à la fois à la défense et à l’offensive ». Son ministre de la défense, Yoav Gallant, est au premier plan des préparatifs. Il multiplie les inspections du dispositif militaire, affirme que tout est prêt pour cette guerre, sans qu’il soit fait mention de deux autres conflits imbriqués : d’abord, celui qui continue d’être mené à Gaza, ensuite celui – dans lequel Yoav Gallant occupe une place centrale – qui fait rage entre le premier ministre et les hommes chargés de la sécurité d’Israël.
Depuis des mois, les divisions se sont accentuées entre Benyamin Nétanyahou et les chefs de l’armée, de Yoav Gallant à des généraux de premier plan, dont le chef d’état-major, Herzi Halevi, rejoints par les chefs des organes de renseignement, Mossad (extérieur) et Shin Beth (intérieur). Ces divergences profondes se nourrissent de deux facteurs. D’abord, une opposition, désormais ouverte, sur le fait d’accepter, ou pas, un accord avec le Hamas à Gaza, obtenu grâce aux médiations américaine, égyptienne et qatarie, qui encadrerait un processus de cessation des hostilités par phases et un échange entre les cent quinze otages israéliens demeurant à Gaza (dont une partie importante, peut-être la moitié, est décédée) et des prisonniers palestiniens.

Saborder le processus de négociation

D’autre part, une lutte plus sourde au sujet des responsabilités de l’échec ayant mené à l’attaque sanglante du Hamas en Israël, le 7 octobre 2023. Les deux sont liés, mais dans un sens pervers, estiment les responsables israéliens, qui ont le sentiment d’être manipulés par un premier ministre capable de feindre la volonté de négocier, tout en sabordant le processus, calculant que ce double jeu l’exonérera de sa part de responsabilité dans le 7 octobre.

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