Escrime aux JO 2024 : le sabre, une arme aussi spectaculaire que difficile à arbitrer

Escrime aux JO 2024 : le sabre, une arme aussi spectaculaire que difficile à arbitrer
Par: Sport Posté le: Août 03, 2024 Voir: 28

Les sabreuses françaises Sara Balzer (à gauche) et Manon Apithy-Brunet lors de la finale individuelle du sabre remportée par la seconde, lundi 29 juillet au Grand Palais.

Deux escrimeurs qui se précipitent l’un vers l’autre, deux lames qui entrent en contact avec la partie supérieure du corps de l’adversaire, deux lampes – l’une rouge, l’autre verte – qui s’allument simultanément et des spectateurs saisis par l’explosivité de la discipline, mais bien incapables de savoir qui a inscrit la touche. Bienvenue dans l’univers du sabre !

L’enthousiaste public du Grand Palais, souvent décontenancé par la complexité des règles de cette arme, a pu se rassurer en voyant régulièrement les arbitres se diriger dès la fin de l’action vers un écran d’ordinateur et un assistant vidéo afin de revoir la séquence – ils peuvent le faire jusqu’à quatre fois par action – et tenter de prendre la bonne décision. Le recours à la vidéo, introduite en escrime aux championnats du monde 2006, a sans doute sauvé le sabre, devenu quasiment impossible à arbitre à l’œil nu à ce niveau en raison de la rapidité des tireurs.

« Sans la vidéo, il y aurait beaucoup d’erreurs d’arbitrage et donc de contestations, estime Frank Berthier, ancien arbitre de sabre et membre du directoire technique de la Fédération internationale d’escrime pour les Jeux de Paris 2024. Maintenant, en cas de doute, tout est réglé en quinze secondes et on se remet en garde. On réduit les risques d’erreur au maximum, comme avec la VAR [assistance vidéo à l’arbitrage] dans le football. »

Priorité à l’attaque

Quand les deux adversaires se touchent mutuellement, ce qui est fréquent, toute la difficulté pour l’arbitre est de déterminer auquel attribuer le point. La priorité va à l’attaque, mais quand les deux duellistes se sont élancés simultanément en entendant le « Allez » de l’arbitre (le français est la langue officielle de l’escrime) et se sont touchés sans qu’aucun contact entre les lames n’ait eu lieu, ce qui est fréquent, sur quels critères se prononcer ?

« Il y a d’abord le départ du pied, puis il faut que le bras s’allonge vers la cible avant la pose du pied, explique Anne-Lise Touya, championne du monde de sabre en 2001 et 2005 et consultante pour France Télévisions au Grand Palais. Ceci dit, même pour un œil averti, ça peut être difficile à comprendre. Cela se joue parfois au millième de seconde. Il arrive que la décision de l’arbitre m’échappe voire que je ne sois pas d’accord avec elle. »

Selon Frank Berthier, qui a arbitré les épreuves de sabre lors de trois éditions des Jeux olympiques, c’est, dans l’ordre, la position de la main, du bras puis de la jambe qui détermine lequel des deux attaquants prend la priorité. « L’idée est que la touche soit inscrite en même temps que le pied se pose sur le sol, affirme-t-il. Un bras raccourci ou un pied en suspension peuvent faire perdre une touche. Les arbitres de sabre donnent l’avantage au tireur qui est en action plutôt qu’en réaction. »

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